DAUNIELLE HILL: Daunielle (2014)

Personnal:

Daunielle Hill : vocals, background vocals

The Rays :

Johnny McGhee : guitar (all tracks)

Will Mc Farlane : guitar (tracks 03, 04, 09)

Bob Trenchard : bass

Dan Ferguson : accordion, keyboards

Andy Roman : saxophone

Nick Flood : baritone saxophone

Mike Middleton : trumpet

Robert Claiborne : trombone

Richy Puga : drums, percussion

Reba Russell : background vocals (tracks 07, 09, 10)

Tameka “BigBaby” Goodman : background vocals (tracks 05, 06, 08)

A un moment, il faut savoir sortir de l'ombre et montrer au grand public de quoi on est capable. C'est aujourd'hui la problématique que doit résoudre Daunielle Hill. Après avoir posé sa voix dans les choeurs de multiples albums et avoir tourné pendant quatre ans avec Huey Lewis -il y a plus mauvaise référence-, notre choriste a décidé d'occuper le devant de la scène avec un album solo. On a beau avoir grandi dans le showbiz de Memphis, être la fille de Willliam Brown (The Mad Lads) et avoir chanté à 10 ans à la radio locale, la partie n'est pas gagné d'avance. Entourée d'une solide équipe de requins parmi lesquels le bassiste Bob Trenchard qui s'est fendu de six titres sur cet album, notre vocaliste en ayant elle-même écrit deux, Daunielle a réussi aussi à s'attacher les services du producteur Jim Gaines, dont le travail a été à plusieurs reprises distingué par ses pairs. L'album bénéficie donc d'une assise forte et cela se remarque : aucune faute de goût, un travail musical propre et efficace, la musique semble tourner toute seule, comme si cela était évident, permettant à la chanteuse de mettre en évidence une voix pleine et bien posée. Voilà une vraie chanteuse !
Et la musique là dedans ? Ma foi, on ne va pas se plaindre : on oscille entre blues, soul et rhythm'n blues plus ou moins funky, avec une mention spéciale au puissant “Runaway Train”, à “Early Grave” au solo de guitare acide, au sautillant “I Got a Voice”, co-signé Daunielle et qui a pour thème le soutien au milieu de leurs ennuis de santé à ses enfants adoptés, à la note latino sur “Biloxi”, mélange de rhythm'n blues et de... tcha-tcha, alors que Daunielle se tire avec les honneurs de deux reprises risquées : le blues “Damn Your Eyes” popularisé par Etta James, et le classique de la soul “(Your Love Has Lifted Me) Higher and Higher” qui a connu de prestigieux interprètes comme Jackie Wilson, puis Rita Coolidge. Jolie performance. Fallait pas se rater ! Mais notre chanteuse montre qu'elle a les épaules pour se charger de l'inteprétation de tels titres. La fin de l'album déroule tranquillement au son d'agréables ballades blues plus ou moins rythmées. On pourrait alors faire le reproche d'un petit manque de titres puissants, je n'aurais pas été contre un ou deux de plus, mais cet album se laisse écouter de façon très plaisante. Daunielle y met en évidence de réelles qualités d'écriture et y montre qu'elle peut passer désormais sans complexe sur le devant de la scène. La démonstration est faite et bien faite. Pour un premier album, ma foi, il faudrait vraiment se montrer très difficile pour ne pas le considérer comme une réussite. Ce talent devrait trouver à s'exprimer encore mieux dans les années à venir. En attendant la confirmation, laissez donc traîner une oreille sur cet album.
Y. Philippot-Degand